07.01.2019. New-York. Message de la nativité de Son Eminence Hilarion, Primat de l’Église Russe-Hors Frontières
Message de la nativité de Son Eminence Hilarion, Métropolite de l’Amérique Orientale et de New-York, Primat de l’Église Russe-Hors Frontières
Eminents Confrères dans l’épiscopat, honorables Pères,
mes chers Frères, Soeurs et Enfants dans le Christ !
Je vous prie d’accepter mes mots de félicitation emplis d’amour chrétien, pour cette grande solennité de la Nativité du Christ ! D’un coeur chaleureux, je vous souhaite à tous la paix profonde et inaliénable, proclamée par les anges au-dessus de la cité de Bethléem durant cette nuit sainte, où « Le Verbe s’est fait chair » (Jean 1:14).
Avec la fête de la Nativité du Christ vient le Nouvel An. Le temps s’enfuit, année après année, jour après jour. Vanité, problèmes, mauvaises nouvelles et périodes de complication instillent en nous le découragement, les angoisses et la peur du futur, nous détournant des bonnes œuvres, du travail sur soi-même et de l’espérance dans la Providence Divine qui toujours et sans faille dirige l’homme vers le bonheur véridique.
Dans un passage des Evangiles, le Seigneur dit : « Lorsque vous verrez l'abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie là où elle ne doit pas être, -que celui qui lit fasse attention, alors, que ceux qui seront en Judée fuient dans les montagnes; (Marc, 13 : 14). Et le Roi David, dont la mémoire est célébrée le dimanche suivant la Nativité du Christ, s’écrie : « J'élève mes yeux vers les montagnes, d'où me viendra le secours. »(Psaume 120, 1). « Montons sur la montagne du Seigneur et dans la maison de notre Dieu », chante-t-on à l’église.
La sainte Ecriture et ses sages interprètes, les successeurs des Apôtres, les Saints Pères et Docteurs de l’Église, ont toujours vu, dans l’image de l’ascension de la montagne, l’élévation spirituelle de l’homme vers Dieu, sa recherche active de l’union avec Lui, de la sainteté. Le sommet de la montagne et « la maison de Dieu » symbolisent le Royaume de Dieu, l’Église du Christ, la place du Dieu vivant et Sa demeure avec l’humanité. C’est la paix de l’âme, la joie spirituelle, le bonheur véridique dans l’union avec Dieu. Là est notre patrie et pays béni, là est la résolution de tous les problèmes qui troublent notre homme intérieur, là l’éternel salut de l’âme.
Frères et sœurs, observant ce qui se passe dans le monde, ne sombrons pas dans le découragement, l’angoisse et la peur, mais réfugions-nous au sens spirituel « dans les montagnes », afin que, nous ceignant d’une humble gratitude pour tout ce que le Seigneur nous a envoyé, avec le bâton de la prière, nous commencions l’ascension « sur la montagne du Seigneur ». Au mieux de nos faibles forces, déployons-nous vers Dieu, unissant notre recherche active d’une vie suivant l’Evangile à l’immersion dans la sagesse et la vie mystique de l’Église, dans cette école de la piété, des vertus et de la sainteté chrétiennes, sans prêter attention à ce qui nous détourne de « la seule chose nécessaire » (Luc, 10:42).
Il n’est pas donné à l’homme de savoir ce qui lui adviendra durant l’année à venir. Et cela pour son bien et son édification. Car si l’homme connaissait à l’avance le bonheur à venir, il pourrait se laisser aller à une totale oisiveté, sans accomplir aucun progrès pour être en mesure de recevoir dignement le don divin ; et, d’autre part, connaître à l’avance les souffrances inévitables lui serait trop pénible. C’est pourquoi, assurément, le Seigneur nous cache l’avenir, nous enseignant l’espoir en Sa Providence, la foi, la patience et l’humilité.
Sur cette voie difficile, mais pleine de grâce, que saint Jean (Maximovich) soit notre intercesseur, lui le grand archipasteur et thaumaturge de la diaspora russe, dont nous allons célébrer solennellement en l’année 2019 le 25ème anniversaire de sa canonisation.
C’est par ses paroles à lui que je conclurai ma salutation : « Au Seigneur qui est couché dans une mangeoire, en même temps que la glorification et la louange, que chacun apporte de tout coeur quelque bonne œuvre. Que la joie du monde entier emplisse le coeur de chacun, dissipant les afflictions terrestres et élevant nos pensées et nos aspirations vers les cieux. Car de là se fait entendre l’annonce angélique : « C'est qu'aujourd'hui il vous est né un Sauveur, qui est le Christ, le Seigneur. » (Luc 2:11)
Dans l’amour du Christ Qui est né.
+ Hilarion
Métropolite d’Amérique orientale et de New-York,
Primat de l’Église Russe Hors-frontières
Nativité du Christ 2018/2019